Notre Voix Intérieure
- Ilana
- 3 févr.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 févr.
Le compagnon de tous les instants
Imaginez avoir un compagnon de tous les instants, qui vous murmure à l'oreille tout au long de la journée - c'est en fait le cas. Ce compagnon est votre voix intérieure , le narrateur silencieux de votre vie, qui génère entre 6 000 et 70 000 pensées chaque jour. Ce qui est fascinant, c'est qu'environ 95 % de ces pensées sont répétitives, souvent orientées vers le négatif. Ce n'est pas votre faute - c'est simplement la façon dont notre cerveau a évolué pour détecter et traiter efficacement les menaces et les problèmes potentiels.
La nature de l’expérience humaine
La vie est faite d'aléas. La perte, la déception et la douleur font partie de notre parcours humain commun. Ces expériences sont déjà difficiles en elles-mêmes, et nous amplifions souvent notre souffrance par un flux constant de pensées défaitistes et anxiogènes. Imaginez avoir un ami surprotecteur qui, au lieu de vous offrir du réconfort dans les moments difficiles, ne cesse de vous indiquer tous pires scénarios possibles.
Ainsi, après une rupture amoureuse, nous traversons un processus de deuil naturel qui mérite qu'on lui accorde de l'espace. Mais notre esprit y ajoute souvent une couche de pensées défaitistes supplémentaire : « Je ne retrouverai jamais personne » ou « Il doit y avoir quelque chose qui ne va pas chez moi ». Face à un échec professionnel, au-delà de la déception légitime, nous pouvons nous engouffrer dans des pensées telles que « Je ne suis pas assez compétent » ou « Tout le monde s'en sort mieux que moi ».
L'impact quotidien
Ces pensées reviennent sans cesse tout au long de la journée. Lorsque notre voix intérieure penche vraiment vers le négatif, se montre démoralisante, impuissante ou sévèrement critique, elle peint peu à peu notre monde de couleurs sombres et nous empêche de nous montrer authentiques.
Lorsqu'un ami ne répond pas à notre message, notre esprit génère : « Il ne se soucie pas vraiment de moi. » Lorsque nous faisons une petite erreur au travail, cela se transforme en « Je vais perdre mon emploi. » Les psychologues appellent cela des distorsions cognitives : des façons habituelles par lesquelles notre esprit interprète les situations à travers le prisme des blessures et des peurs passées.
L'impact de ce discours intérieur négatif peut être profond. La pensée « Je ne suis pas à la hauteur » peut nous amener à abandonner certaines opportunités. « Personne ne me comprend » peut nous amener à repousser les gens avant qu'ils ne puissent nous rejeter. « Je ne peux pas gérer ça » peut nous amener à éviter les challenge qui pourraient nous aider à croître. C'est comme avoir un GPS qui nous éloigne toujours des chemins potentiellement gratifiants parce qu'il a déjà rencontré un chemin difficile.

Les origines du dialogue intérieur
Le ton de ce dialogue intérieur remonte souvent à nos premières expériences . Si nous avons été confrontés à des critiques, à de la négligence ou à des attentions irrégulières dans notre enfance, nous pouvons avoir intérioriser ces voix dures ou dédaigneuses et continuer à les porter à l’âge adulte comme une vieille radio qui ne diffuse que des stations critiques. L’impact de cette voix intérieure héritée du passé sur notre résilience et notre bien-être est profond. Il ne s’agit pas de rejeter la faute sur notre passé ou nos parents, qui ont probablement fait de leur mieux avec ce qu’ils savaient à l’époque. Il s’agit simplement de comprendre comment notre paysage intérieur s’est façonné pour pouvoir commencer le travail de création d’un environnement interne plus favorable.
Reconnaître que notre critique intérieure n’est pas notre voix authentique, mais plutôt un modèle hérité, crée un espace pour le changement. De la même manière que nous avons inconsciemment absorbé ces voix antérieures, nous pouvons intentionnellement cultiver un dialogue intérieur plus encourageant. Envisagez cela comme réajuster progressivement cette vieille radio pour capter des stations de compassion et d’encouragement. Nous ne puissions pas changer nos expériences passées, mais nous pouvons investir de l'énergie pour développer ce que les psychologues appellent « l’attachement sécurisé acquis » - en construisant une relation plus compatissante avec nous-mêmes.
La Voie du Changement
Voici une question importante à considérer :
toléreriez-vous un ami qui vous rabaisse et doute constamment de vous ? Probablement pas. Alors pourquoi accorder ce privilège à votre voix intérieure ?
Surveiller et ajuster progressivement le ton de notre voix intérieure ne sert pas seulement à nous sentir un peu mieux : c'est essentiel pour notre santé mentale et notre bien-être. Les recherches montrent que l'autocritique persistante est un dénominateur commun à divers problèmes de santé mentale, de la dépression aux troubles anxieux.
Comprendre la manières dont nos pensées colorent notre perception de la réalité et influencent nos actions – est la première étape pour développer une relation plus équilibrée avec notre expérience mentale. En considérant nos pensées comme des événements mentaux temporaires plutôt que comme des vérités absolues, nous créons l'espace permettant des réponses plus flexibles et constructives aux défis de la vie. Vous pouvez l'envisager comme apprendre à être un ami sage et compatissant envers vous-même, quelqu’un qui peut à la fois reconnaître les difficultés et encourager la croissance.
N'oubliez pas que l'objectif n'est pas d'éliminer les pensées négatives, ce n'est ni possible ni souhaitable. Il s'agit surtout de développer un dialogue intérieur plus équilibré, capable de contenir à la fois les défis et les possibilités, la douleur et l'espoir. Au long de votre parcours, nous explorerons les moyens pratiques de cultiver cette relation intérieure plus empathique.



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